Charles Louis Auguste de Fouquet
comte de Belle-Isle
Vicomte de Villemur
1720-1730
Comte de Belle-Ile et de Gisors
Baron de Lézignan, Pennes et Castelnau-de-Montmirail,
Seigneur de Puylaurens, de Bisy,
Vicomte de Villemur 1720-1730
Maréchal de France
Charles Louis Auguste de Fouquet Comte de Belle-Ile est né à Villefranche de Rouergue le 22 septembre 1684. Il est le petit fils du surintendant des finances Fouquet [1653]. Il est le fils aîné de 14 enfants du marquis Louis de Belle-Isle et de Catherine de Levis. Son père, depuis la disgrâce du surintendant et une brouille survenue entre lui et la famille de sa femme, à l'occasion de son mariage, s'était retiré auprès de l'évêque Louis, son oncle, qui habitait alors Villeneuve de Rouergue. Ce fut là que , le 22 septembre 1684, naquit ce premier enfant.
« Fils d'un homme qui n'avait pu rien obtenir, Charles-Louis- Auguste de Fouquet eut le talent et le bonheur de parvenir à tout ».
Il entre à 16 ans dans la garde des mousquetaires
Il est nommé capitaine dans le régiment royal de cavalerie en 1702
Il fit les campagnes d’Allemagne et du Rhin. Il reçut dans ses combats plusieurs blessures.
Il passe ensuite dans l’armée d’Italie comme maître de camp du régiment de dragon (portant son nom) cf 11 janvier 1705.
l fut fait brigadier dans cette même armée le 12 novembre 1708.
La campagne qui s'ouvrit en Flandre au début de l'année 1708 marque une étape décisive dans la carrière militaire de Belle-Isle par ce fameux siège de Lille
Le 5 juillet 1709, il devint maître de camp général, toujours dans les dragons ,
et il était enfin maréchal dans les dragons .Il reviendra ensuite dans les armées du Rhin et des Flandres. Au cours des campagnes d’Allemagne et du Rhin, il sera nommé brigadier des dragons, en qualité de maréchal de camp (1718). Il est en effet camp le 8 mars 1718.
En1719 il sert contre l’Espagne, il contribua à la prise de Fontarabic et de Saint - Sébastien, eu 1719.
Revenu en France à la paix, et le duc de Bourbon ayant Succédé au régent dans le ministère principal, le comte de Belle-Isle se trouva enveloppé dans la disgrâce de M. Leblanc, et fut mis à la Bastille, d'où il ne sortit que pour tare exilé dans ses terres. le Roi signa des ordres d'arrêt et des lettres de cachet pour le comte de Belle-Isle, Le Blanc, Moreau de Séchelles.
Plus tard Les jansénistes et les jésuites cherchèrent à s'attacher un homme aussi considéré. Il ne figura dans leurs querelles que par le zèle avec lorsqu’il servit le célèbre chevalier Folard , devenu, par une des bizarreries de l'esprit humain , un des enthousiastes du diacre Paris. Le comte de Belle- Isle obtint du cardinal de Fleury la liberté de ce vieux guerrier
Nous le retrouvons gouverneur de Huningue en Alsace, le 31 mars 1719.
En 1727 il commande le camp de la Moselle, fortifia Metz,
En 1729 il épouse une femme de la maison de Béthune, qui, jusqu'à sa mort, fut le conseil et l'amie de son mari, et il en eut pour fils le comte de Gisors..
Il est lieutenant général des armées du roi, le 22 décembre 1731,
En 1732, M. de Belle-Isle fut élevé au grade de lieutenant-général Il devint ensuite gouverneur de Metz et du pays Messin, dans la première quinzaine de mars 1733,
et enfin le même mois il fut fait commandant pour le roi dans les Trois-Evêchés, fonction qu’il conserva toute sa vie.
Créé chevalier des ordres du roi le 13 juin 1734, et reçu le 1er janvier 1735, il se démettait de sa charge de maître de camp général des dragons, le 8 juin 1736.
Il était nommé ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France, à la diète de Francfort, où sur la fin de décembre 1740, il allait représenter le roi à l'élection de Charles VII. Cette ambassade valut au comte de Bellle-Isle son élévation à la dignité de maréchal de France. Il fut nommé à ce grade le 11 février 1741.
De son côté, le nouvel empereur le créait prince du Saint- Empire au mois de février 1742.
« On retiendra que l'élévation à l'Empire de Charles-Albert de Bavière (Charles VII), qui eut lieu le 7 de janvier 1742, la défense de Prague et la retraite de l'armée française de cette ville la même année, et l'expulsion des Autrichiens de la Provence, en 1747, firent de lui l'un des personnages les plus marquants du dix-huitième siècle » Il fît avec son frère Louis-Charles tout le plan de la guerre contre la reine de Hongrie, où son frère fut tué.
Bientôt après, il recevait de la cour de France le titre de duc de Gisors, dont le brevet lui parvenait au mois de mars de la même année.
Charles VII le faisait aussi le 5 avril chevalier de la Toison d'or ;
il était créé, à la date du 1er octobre 1744, lieutenant général au gouvernement de Lorraine et de Barrois, par Stanislas Leczinski, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar.
Il fut enfin fait pair de France au mois de mai 1748, et reçu comme tel au Parlement, le 24 avril 1749;
ministre de la guerre, en 1758
puis il devint membre de l'Académie française, le 20 juin suivant. Il était aussi de l'Académie des sciences, et avait fondé et doté de trois mille livres de rente, en 1757, la Société des sciences et arts de Metz.
Belle- Isle prit une grande part aux affaires politiques de l'Europe dans la première partie du dix-huitième siècle, et s'il n'agit pas toujours dans les véritables intérêts de la France, il ne faut accuser que son discernement et non son cœur ; il avait le culte de l'honneur et l'amour de son pays. Il déploya une habileté consommée dans ses négociations …
Il épouse :
En 1ère noces le 20 mai 1721 Henriette-Françoise de Durfort de Civrac
En 2° noces, en 1729, Marie-Casimire-Thérèse-Geneviève-Emmanuelle de Béthune
De cette seconde union naît Louis-Marie Fouquet de Belle-Isle, chevalier de Malte, né le 27 mars 1732 et décédé à l âge de 27 ans au combat (1758).
Il demeurait à l’Hôtel de Belle-Isle, rue Saint-Dominique dans la quartier Saint-Germain.
Il meurt à Paris le 26 janvier 1761, à l’âge de 77 ans. Il était encore ministre
au jour de son décès. Le Père Neuville sj. prononça son éloge funèbre le 10 avril. Au service funèbre que lui fit le roi aux Invalides.
Ses éloges furent prononcés par l’abbé Trublet et le duc de Nivernais à l’académie française..
Le maréchal de Belle-Isle, dit Voltaire (ceci se rapporte à l'année 1741), sans avoir fait de grandes choses, avait une grande réputation. Il n'avait été ni ministre ni général et passait pour l'homme le plus capable de conduire un État et une armée ; mais une santé très-faible détruisait souvent en lui \e fruit de tant de talents. Toujours en action, toujours plein de projets, son corps pliait sous les efforts de son âme ; on aimait en lui la politesse et d'un courtisan aimable et la franchise apparente d'un soldat : il persuadait sans s'exprimer avec éloquence, parce qu'il paraissait toujours persuadé.
lire aussi les Mémoires du marquis d'Argenson CLIC
Bibliographie :
-Belle-Isle (Charles Louis Auguste Fouquet duc de) maréchal de France. (22 sept. 1684 — 26 janv. 1761.) - Mémoires du maréchal Charl. Louis Aug. Fouquet; duc de Belle-Isle, secrétaire d'état, ayant le département de la guerre du roi de France ¡Louis XV;, prince du Saint-Empire, Lond. 1760. - Frey de Neuville (Charles), Oraison funèbre de Charles Louis Auguste Fouquet, maréchal de Belle-Isle, s.l. (Par.) 1761.
- Mangre (Jean de), Oraison funèbre de Charles. Louis Auguste. Fouquet, maréchal de Belle-Isle, s.1. (Monlmédy) 1761.
Le comte de Belle-Isle alliait l'esprit de détail aux conceptions les plus vastes, et sa prévoyance s'étendait sur tout ; il s'occupait des parties comme de l'ensemble, et du soldat comme de l'armée réunie, écoutant tout le inonde, sachant tout, voyant tout , pourvoyant à tout. On lui a reproché d'avoir trop aimé les femmes ; il était d'une grande sobriété. Le cardinal de Fleury consultait le comte de Belle-Isle avec une entière confiance. Il commença des Mémoires après 1736 sur les pays qu'il avait parcourus et sur les diverses parties du gouvernement. Il s'appliqua dans le même temps à réformer les abus qui s'étaient glissés dans le militaire. On écrit de lui : « Il était arrivé au faîte de toutes les grandeurs humaines : il en mourut détrompé, et les quitta sans regrets. Il fut le fondateur d'une maison nouvelle qui tomba avec lui, et ses enfants le précédèrent au tombeau. Comme général, comme ministre, comme père d? famille, il réunit sur sa mémoire la gloire, l'estime et le respect : il eut, ainsi que tous les grands-hommes , des calomniateurs et des envieux. »
Un événement malheureux vient de m'enlever mon fils : cette perte m'afflige sensiblement, mais elle ne m'abat point. J'étais citoyen avant que d'être père, et je veux vivre encore pour être utile à mon Roi et à l'Etat - Testament politique, 1761.
Il a eu pour parrain l'évêque d'Agde Louis Fouquet, son oncle, et pour marraine, Louise-Marguerite de Béthune de Sully, femme de très-haut et très-puissant seigneur Monseigneur de Daillon du Lude, duc et pair, et grand-maître de l'artillerie.
La Vicomté quitte le domaine royal
Les consuls, revêtus de leurs robes, les officiers de la communauté et les habitants, précédés de cent hommes d'armes avec fifres et tambours, allèrent prendre le mandataire du vicomte pour lui faire cortège, participer à la cérémonie et y exprimer la réserve des droits, privilèges et. franchises acquis à la communauté et énumérés dans la transaction de 1606. Le lieu de la réunion était devant la porte de l'église. Le sieur de Monselbe y prit par la main le mandataire du vicomte, le conduisit dans l'intérieur de l'église, le fit agenouiller devant le maitre-autel, les cloches sonnant. Il le mena ensuite sur l'emplacement de l'ancien château, de là à la porte Saint-Jean, où les consuls firent la remise des clés de la ville, puis devant les prisons et enfin à la maison commune. Le représentant du comte de Belle-Isle ayant pris séance au banc le plus éminent, les constils ôtèrent et lui remirent leurs robes et livrées. Le procureur de Monselbe déclara installer le nouveau seigneur en la possession de la vicomté et de ses dépendances, après quoi Mathieu Brémond exprima sa satisfaction aux consuls et déclara qu'il consentait, sous le bon plaisir du vicomte, à ce qu'ils reprissent leurs insignes consulaires. Ce cérémonial fut suivi d'une proclamation publique. La cession faite au comte de Belle-Isle comprenait des droits de pâturage, de pacage et de glandage dans la forêt, qui restait royale. Pour la prise de possession de ces droits, de Monselbe conduisit, le même jour, Mathieu Brémond à la forêt, l'y fit pénétrer en le tenant par la main et déclara le vicomte mis en possession.
Le comte de Belle-Isle pourvut à l'administration de la justice, qu'il confia a Mathieu Brémond, en qualité de juge en chef, avec Jean Cailhassou, avocat, pour lieutenant. Il racheta les diverses parties du domaine de la vicomté qui avaient été aliénées par le roi. Il aliéna, d'autre part, les seigneuries de Montvalen et du Born, y compris la justice, en faveur du marquis de Tauriac, auquel il céda, en outre, quelques années après, les seigneuries de Montgaillard et de Villette en échange de la forge banale de Layrac et de ses dépendances.
Au nombre des domaines cédés avec la vicomté de Villemur au comte de Belle-Isle par l'échange du 27 mai 1719 figurait la seigneurie de Puylaurens, dont la justice dépendait auparavant de la judicature de Villelongue et s'étendait sur les consulats de Corbarieu, Reyniès, Moulis et Saint-Nauphary, pour partie seulement à l'égard de cette dernière communauté. Un arrêt du conseil d'Etat du 3 septembre 1720 et des lettres patentes du 10 du même mois détachèrent ces quatre consulats de la seigneurie de Puylaurens, dont ils étaient fort éloignés, pour les incorporer à la vicomté de Villemur. La seigneurie de Saint-Nauphary n'appartenait au roi que dans la proportion d'un quart, qui avait été engagé à Samuel de Colomb de la Pomarède, seigneur et justicier pour les trois autres quarts. Le comte de Belle-Isle avait dégagé, dès le 17 août 1720, notaire Coulom, le quart aliéné par le roi. Les habitants de ce consulat, accoutumés à n'avoir affaire qu'avec un seul seigneur et ses officiers de justice, envisagèrent avec mécontentement la perspective d'être obligés de soumettre, une année sur quatre, leurs élections consulaires ait vicomte de Villemur et leurs procès au juge de ce vicomte. Les habitants de Corbarieu, Reyniès et Moulis eurent, d'autre part, la prétention de former le ressort d'une judicature particulière, sur le fondement de l'existence ancienne d'un siège de lieutenant du juge de Villelongue à Crrbarieu. Les quatre communautés tentèrent de se soustraire à l'effet de l'arrêt du conseil et des lettres patentes. Corbarieu, Reyniès et Saint-Nauphary s'abstinrent de soumettre leurs élections au vicomte de Villemur, dont le juge banneret rendit, le 17 janvier 1721, une ordonnance de prise de corps contre les consuls réfractaires. Cette ordonnance fut exécutée le lendemain par des huissiers de Villemur, auxquels le marquis de Tauriac prêta main forte. Les nommés Capelle, André Pomiès, consul, et Guillaume Pomiès, ancien consul, de Saint-Nauphary, deux consuls de Corbarieu et le sieur Austruc, maître chirurgien, consul de Reyniès, furent saisis, conduits le soir du même jour au château de Tauriac et incarcérés le lendemain au château de Penne, l'une des concessions faites au comte de Belle-Isle par l'échange de 1719. Une sentence du sénéchal de Toulouse rendit la liberté aux prisonniers, mais un arrêt du conseil d'Etat et des lettres patentes des 19 et 22 décembre 1721 confirmèrent ceux de septembre 1720. Les requêtes d'opposition qui avaient été présentées par les quatre communautés et par Colomb de la Pomarède furent mises à néant par arrêt (lu conseil et lettres patentes du 20 février 1722.
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